jeudi 15 septembre 2011

Coup de cœur - Adelphi



Il y a bien longtemps que je n'avais pas eu un vrai coup de cœur pour une distillerie, et, à vrai dire, ce n'est pas encore le cas cette fois-ci, puisque, chez Adelphi Distillery, contrairement à ce que son nom puisse nous faire croire, on ne distille pas. Ou plutôt, on ne distille plus depuis plus d'un siècle. Non, chez Adelphi, on choisi des fûts, on les assembles (ou pas), et on les embouteille (le plus souvent à la force du fût). Car Adelphi Distillery est un embouteilleur indépendant et si j'ai eu un vrai coup de cœur pour ce qu'ils font, c'est tout bonnement parce que leurs nouveautés sont à tomber par terre.
C'est au mois de juin de cette année, alors que je cherchais une bouteille originale à offrir à l'un de mes amis, que j'ai découvert, chez Julhès à Paris, une bouteille de Fascadale 10 ans, un single malt sans mention de distillerie dont quelques indices fournis par le caviste et son goût marin sans concessions, font penser qu'il pourrait bien s'agir d'un Talisker. La qualité du produit m'a immédiatement encouragé à pousser mes investigations. On ressent bien souvent, chez les indépendants, une vraie passion et une vraie envie de faire partager cette passion. Adelphi ne déroge pas à la règle, et, suite à une prise de contact fort sympathique (I hope we can meet in person some day, Alex), c'est avec étonnement et une lueur pétillante dans les yeux que je découvris, un soir en rentrant chez moi, un colis contenant pas moins de huit échantillons des dernières nouveautés signées Adelphi. J'en avais les papilles gustatives toutes excitées !
J'avais tout d'abord pensé vous raconter comment, chez Adelphi, on procédait pour le choix des whiskies, quel était le rôle de Charles MacLean (expert, historien et écrivain du whisky) et quelles étaient les gammes de Malt qu'ils produisaient. Mais, finalement, il y a tant à dire que je réserve tout cela pour un prochain article de la série "Vive l'indépendance" (à paraître très prochainement).
Passons plutôt à ces fameux échantillons (que vous avez surement déjà vu si vous me suivez sur Facebook).

Bowmore - 12 ans - 61,9 %
Le plus jeune single cask de cette sélection est aussi le plus fort en alcool. Les palais les plus délicats pourront ajouter un peu d'eau, mais si, à près de 62 %, cet Islay tourbé comme il se doit, reste étonnamment peu agressif. Une pure merveille qui, après le 26 ans de chez Master of Malt, me donne envie de re-découvrir les versions officielles.

Highland Park - 13 ans - 58 %
Une vrai bombe qui enterre définitivement la version 12 ans officielle. À 58 %, il reste doux, fruité (pomme, poire) avec des notes de vanille et de miel. En ajoutant un peu d'eau, le côté fruité s'accentue, s'accompagnant d'une très légère amertume. La finale, pour un 13 ans d'âge, est relativement longue.

Bunnahabhain - 13 ans - 57,2 %
Mon deuxième Bunnahabhain en 15 ans (le premier ne m'avait pas laissé un grand souvenir), mais sûrement pas le dernier. Après une douceur onctueuse au palais, il se révèle plus fumé que tourbé. Son caractère est plus animal que végétal (arômes de viande rôtie, peau de poulet grillée). C'est un malt riche, d'une jolie couleur vieil ambre, dont la texture en bouche devient huileuse quand on y ajoute un peu d'eau (ce qui n'est pas pour me déplaire !)

Breath of the isles - 15 ans - 58 %
Ce single cask originaire des îles (pas de mention de distillerie) aux senteurs de tourbe, révèle ensuite au nez, ses arômes plus légers, vanillés (Bourbon, peut-être) et son caractère herbacé (bruyère, algues). En bouche, la tourbe fait son apparition après une agréable douceur. Avec de l'eau, c'est une vraie révélation : la tourbe légère se marie au miel de manière magistrale. Si je devais deviner sa provenance, je dirais qu'il s'agit peut-être d'un Talisker.

Longmorn - 21 ans - 53,3 %
Originaire du Speyside, ce malt aux arômes de fruits exotiques prononcés (l'ananas est très présent) est très doux. Avec de l'eau, la céréale ressort et il devient huileux. Très agréable et relativement frais.

Linkwood - 26 ans - 57,6 %
Ce Linkwood est très marqué par la tourbe (ce à quoi je ne m'attendais pas d'un Speyside) et se montre un peu agressif en bouche. Avec un peu d'eau, il devient plus souple mais accentue la présence de la tourbe ainsi qu'un côté vieux cuir poussiéreux fort intéressant. La finale est longue. Très longue.

Aultmore - 28 ans - 57,6 %
Un malt riche et doux, céréalier aux notes de pain frais au sortir du four. Avec de l'eau, il devient légèrement fruité (poire).

Dailuaine - 27 ans - 58,1 %
Mon préféré parmi ces quatre vieux single casks originaires du Speyside. D'une jolie couleur ambrée, il est chaleureux avec des notes très légèrement amères d'agrumes (zestes d'orange confits). Avec un peu d'eau, il s'adoucit, laisse se développer un merveilleux goût de toffee (sans la sensation d'écœurement que peut provoquer le trop plein de sucre) et l'amertume disparaît totalement. La finale est extrêmement longue. Un must !

Ces 8 embouteillages donnent inévitablement envie de découvrir les versions officielles, mais aussi et surtout, de suivre de très près les prochaines nouveautés signées Adelphi Distillery.

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