samedi 13 octobre 2012

Whisky Live Paris 2012 - Jour 2/3



Dimanche matin, le soleil est toujours au rendez-vous. Cette journée sera l'occasion de me concentrer sur les distilleries que je ne connais pas (ou peu), sur les embouteilleurs indépendants et sur le salon VIP, dans lequel j'espère bien trouver de véritables petits joyaux (que je n'ai pas forcément les moyens de m'offrir).

Seul petit nuage gris assombrissant ce début de journée : j'apprends que la veille fut marquée par des vols de bouteilles, de PLV et autres accessoires de décoration (notamment sur les stand The Balvenie et Classic Malts & Food). Pas vraiment l'esprit festif dans lequel ce déroule généralement ce type de manifestation… Passons.

Pour commencer, direction le stand de Glen Garioch (prononcer : Glen Guéri) dont j'ai découvert le Founder's Reserve cet été, chez un ami. Un single malt d'entrée de gamme, généreux, doux, floral et mielleux, dans l'esprit d'un Balvenie. Une petite gorgée de ce Founder's Reserve très agréable pour se chauffer les papilles et la dégustation du reste de la gamme peut commencer. C'est ensuite le 12 ans, puis le 1994 (17 ans) Batch 32 - 53,9 % au nez de caramel, puissant, riche et complexe et une finale légèrement tourbée qui finit de me convaincre totalement. Allez hop, une nouvelle référence à ajouter à ma liste de prévisions d'achats.

Glen Garioch 1994, prochainement dans mon bar !


Je me rends ensuite sur le stand BenRiach, distillerie sœur de GlenDronach, qui m'intrigue depuis pas mal de temps, mais dont, curieusement je n'avais jamais trouvé le temps d'explorer la production. Peut-être à cause du design un peu vieillot de leur packaging… Ceci-dit, après m'être procuré une version single cask embouteillée pour les 4 ans du blog Cask Strength & Carry On, il était temps pour moi d'en savoir plus sur cette distillerie du Speyside. Le 16 ans et le 17 ans Solstice n'ont rien de comparable. Le premier est doux avec des arômes de bonbons gélifiés et le second mêle caramel et tourbe. Encore une fois, c'est un single cask (1990 - Tawny Port Finish) qui retient mon attention, avec son étonnant petit côté "Calva fermier".

Les single casks ont la côte.


Passage obligé lorsqu'on une envie de gourmandise vous prend, le stand de Jacques Génin qui sait, comme nul autre, marier les saveurs du whisky (et autres spiritueux) aux arômes et à la texture de ses chocolats, caramels et pâtes de fruits. Un plaisir total pour les yeux et les papilles.

Chocolats, caramels et pâtes de fruits Jacques Génin.


À deux pas de notre ami fondeur en chocolat, se trouve le stand Highland Park, une de mes distilleries préférées. La star du stand est, bien évidemment, Thor, premier dans une série de quatre single malts empruntant leur nom à des dieux nordiques et remarqué par son packaging autant accrocheur que volumineux. Et bien, ce joli boîtier, tout de bois fait, ne reposera jamais sur ma cheminée, ni dans ma bibliwhiskyothèque. Thor ne m'a pas convaincu ! Le 25 ans, également proposé à la dégustation est bien meilleur (même si je préfère, et de loin, la version de 2004 – celle avec un couché de soleil sur l'étiquette).

Thor dans son beau boîtier à tête de drakkar.



Avant d'aller voir quels trésors sont présentés au salon VIP, il est temps pour moi de faire un petit tour du côté des embouteilleurs indépendants.

Venus d'Italie Fabio Rossi et Luca Chichizola de Wilson & Morgan présentent deux nouveaux single casks (plus quelques autres déjà présents l'année dernière, mais uniquement sur l'espace VIP). Glen Scotia 20 ans est un doux et suave single malt de 1991 provenant d'un fût de sherry. Bowmore 15 ans a des relents de caramel brûlé et, un peu à la manière d'un Ardbeg Alligator, intègre parfaitement la puissance de la tourbe à la rondeur et au boisé du sherry.

Wilson & Morgan, un embouteilleur indépendant à suivre.


Un passage rapide chez Speciality Drinks (je prévois de m'y attarder plus longuement lors du TWE Whisky Show de Londres) où l'on peut découvrir les nouveautés Elements of Islay et Port Askaig.

Deux mètres plus loin, The Nectar (embouteilleur Belge à la production remarquable) présente pas moins de treize single casks. J'en teste quatre et c'est le Mortlach 22 ans qui me comble de bonheur.

Chez Douglas Laing, le Highland Park 27 ans est bien plus intéressant que le 25 ans officiel, le Bowmore 11 ans est très "sherry" et le Port Dundas 30 ans Director's Cut, à la fois rond et puissant, tout en fruits et en épices, est de toute beauté ! C'est ici que je fais la connaissance d'un grand barbu (il se reconnaîtra) et de sa petite bande d'amis, forts sympathiques, tous désireux d'en apprendre un peu plus sur le single malt et l'univers du whisky. Le tout, comme il se doit, dans la joie, la bonne humeur et l'esprit du partage. C'est aussi ça, le whisky !

Admirable choix chez Douglas Laing.


Cette année, le salon VIP n'est ni plus ni moins qu'un bar. Exit le petit jardin en plein air de l'Hôtel Salomon de Rothschild et surtout, exit les dégustations commentées de l'année dernière. La faute, sans doute, aux Masterclasses (accessibles à tous, mais payantes) qui ont fait leur apparition au programme de cette année. Le seul intérêt de cet espace réside donc dans la sélection des whiskies rares et/ou haut de gamme (donc chers). Remettons-nous de cette légère déception avec quelques petites merveilles maltées.
Tomatin 44 ans Clan Denny, Ben Nevis 1966 (45 ans) Director's Cut Douglas Laing, Mosstowie 1973 (35 ans) Artist #2 La Maison Du Whisky (une vraie découverte que j'aimerais bien recroiser et déguster à nouveau), Nikka Coffey Malt 1998 (très chocolat), GlenDronach Single Cask 1972 (40 ans) et Glen Grant 1953 (58 ans) Gordon & MacPhail (que je garde plus d'une demi-heure afin de le voir évoluer dans le verre). Et même s'il faut admettre que les conditions de dégustations ne sont pas les meilleures (pas de climatisation dans cette pièce et peu de fauteuils pour se poser comme on pourrait le faire chez soi), les whiskies sont exceptionnels et valent largement le surcoût du pass VIP.

Le bar du salon VIP.

Le plus vieux single malt que j'ai eu l'occasion de déguster à ce jour.


Toujours à l'espace VIP, petite pose jus de fruit pour se rafraîchir le palais avec un somptueux jus de tomates vertes Alain Milliat.

Un peu de fraîcheur dans ce monde d'alcool.


Le Whisky Live, c'est aussi un espace consacré aux autres spiritueux et, même si j'ai du mal à trouver du temps pour me consacrer à ceux-ci, j'essaye toujours de faire un arrêt sur un stand qui me paraît prometteur. Cette année, j'ai choisi le Calvados Christian Drouin et on peut dire que j'ai eu le nez creux ! Ici, on trouve deux types de Calvados : le Domfrontais (fait à partir de pommes et d'un minimum de 30 % de poires) et le Pays d'Auge (pouvant contenir un peu de poire, mais ceux de Christian Drouin sont 100 % pommes). Ici, ce sont les Calvados Pays d'Auge millésimés qui remportent tous les suffrages, avec une préférence pour le 1963 qui me laisse un léger goût de trop peu dans la bouche. Une pure merveille !

Calvados millésimé Christian Drouin.


Pour finir la journée sur une autre découverte un tant soit peu "exotique", je me rends sur le stand Mackmyra, un whisky suédois. Les diverses expressions, assez jeunes, sont toutes très honêtes et font preuve d'une réelle maîtrise en matière de distillation et de maturation, tout en restant dans un certain classicisme. Toutefois, j'offrirais une petite mention spéciale au Mackmyra Reserve. Un single cask vieilli en fût de chêne vierge suédois avec un étonnant et agréable petit goût de kirsch.

Mackmyra Reserve Single Cask vieilli en fût de chêne suédois.


C'est en passant souhaiter une bonne soirée à Jean Metzger sur le stand Uberach que celui-ci me fait goûter un spiritueux servi un peu plus tôt par un collectionneur de ses connaissances : un Cognac pré-phylloxéra de 1865. Un vrai nectar qui délivre tous ses arômes (dont une note immanquable de réglisse) et son caractère dans une finale immensément longue. Une expérience unique qui clos cette seconde journée en beauté.

Lire le résumé de mon premier jour au Whisky Live Paris 2012
Lire le résumé de mon dernier jour au Whisky Live Paris 2012

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